air france
Publié le 16-09-2014 à 16h54 -
LE PLUS. Depuis lundi 15 septembre, une partie des pilotes de Air France est en grève, pour protester contre la stratégie de développement de la filiale low-cost Transavia. Ce mardi, 60% des vols sont annulés. Henri D. (nom d'emprunt) est pilote pour cette compagnie. Il explique pourquoi il est opposé à ce mouvement social.
Bas du formulaire Des passagers à l'aéroport Toulouse-Blagnac, touché par la grève Air France, le 16/09/2014 (LANCELOT FREDERIC/SIPA) Pilote chez Air France, j’ai à ce jour une carrière riche en miles, créée au fil des années, au fil des vols. Ils ont tissé ce lien indéfectible qui me lie à cette compagnie. Comme la plupart de mes collègues. Aujourd’hui je souhaite partager mon expérience et lancer un appel aux grévistes et néanmoins collègues et amis. Je justifie l’anonymat de cette lettre par le fait qu’aussi bien en interne que dans la presse, je ne souhaite pas devenir une figure de la division des pilotes. Je souhaite parler aujourd’hui aussi pour ceux auxquels on ne donne pas la parole, aux pilotes qui volent en ce moment. Je porte avec cette expression celle des sans voix, ceux dont la parole n’a jusqu’ici pas été entendue et qui ont volé hier, qui volent aujourd’hui et voleront demain. Notre carrière est faite d'efforts, de travail, de sacrifices Mon âge m’a permis d’assister à l’évolution rapide du secteur aérien ces 20 dernières années. Le développement des compagnies low cost et l’arrivée de nouveaux concurrents qui ont irrémédiablement remis en cause le modèle sur lequel nous avions bâti Air France, un leader mondial de l’aviation, nous obligent à une remise en cause collective que les PNC (personnels navigants commerciaux) et les personnels au sol ne sauraient être seuls à consentir. Nous, pilotes, avons souvent été dépeints comme des privilégiés. Ce n’est pas faux. Mais nous avons