Aimer quelqu’un, c’est accepter de vieillir avec lui, camus, caligula.
En guise d’introduction de ma dissertation, je vais commencer par replacer cette phrase dans son contexte. Suite à la mort de Drusilla, Caligula ne croit plus véritablement à l’amour. Mais il va prononcer cette phrase lorsqu’il se rend compte de la tendresse qu’il éprouve pour Caesonia et pour la vieille femme qu’elle va devenir. Mais il comprend aussi qu’il est incapable d’un tel amour. Car en effet, le simple amour n’est pas suffisant, la condition nécessaire pour pouvoir véritablement dire que l’on aime quelqu’un, c’est accepter de vieillir avec lui.
Mais quels arguments vont être pertinents pour comprendre cet énoncé ? Et quels liens pouvons-nous faire entre ceux-ci et l’histoire de Caligula ?
Tout d’abord, Caligula dit à Caesonia que le seul sentiment pur que sa vie lui ait donné est le fait « qu’il ne peut se défendre d’une sorte de tendresse honteuse pour la vieille femme qu’elle va être ». Pourquoi parle-t-on ici de sentiment pur ? Une possibilité de réponse que nous pourrions développer aujourd’hui est le fait que le vieillissement n’est pas un inconvénient si on aime réellement la personne, au contraire. Cela reflète en effet une certaine pureté car accepter de vieillir avec l’autre montre qu’on est prêt à tout partager avec lui jusqu’aux derniers instants. On peut aussi parler de sentiment purificateur car vieillir ensemble, c’est « profiter » des petites imperfections de la vieillesse à deux, les transformer ensemble pour qu’elles ne soient plus des inconvénients mais des moments partagés. Je ne dis pas que ces moments deviennent synonymes de joie mais au moins, le couple les a traversés uni et a réussi à les surmonter grâce à l’amour.
Ensuite, Caesonia dit à Caligula qu’ « il doit faire servir son pouvoir à mieux aimer ce qui peut l’être encore ». Suite à cette phrase, nous pouvons faire la réflexion suivante : quand on perd l’être cher, on ressent naturellement un