Théodore Agrippa d’Aubigné, né le 8 février 1552 au château de Saint-Maury près de Pons, en Saintonge, est un écrivain et poète baroque français protestant. Il fut aussi l’un des favoris d’Henri IV, du moins jusqu’à la conversion de celui-ci. Il appartenait aux mouvements humanistes et protestantiste. Agrippa d’Aubigné fut placé, à l’âge de dix ans, en pension à Paris, chez Couprie humaniste célèbre (1562). L’année suivante, son père Jean d’Aubigné meurt à Orléans, alors assiégée par le duc de Guise (1563). Envoyé à Genève en 1565, Agrippa d’Aubigné y poursuivit ses études sous la direction de Théodore de Bèze. Lorsque éclata la deuxième guerre de religion (1567-1568), il s’engagea sans hésiter dans l’armée protestante. Les Tragiques conservent la trace des visions d’horreur dont il fut le témoin. C’est à cette époque qu’il se lie avec le jeune roi de Navarre, qui le nomma son écuyer au mois d’août 1573. En 1577, d'Aubigné est grièvement blessé à Casteljaloux. Selon la légende qu’il a lui-même forgée bien plus tard, c’est là, entre la vie et la mort, que lui seraient venues les premières « clauses » de son grand poème épique sur les guerres de religion, Les Tragiques. Suite à cette blessure, il se retire aux Landes-Guinemer, dans le Blaisois, entre Suèvres et Mer, et épouse Suzanne de Lezay en 1583. Il a un fils d’elle, Constant, qui lui causa l’une des plus grandes déceptions de sa vie en se convertissant au catholicisme ; il le déshérita, plongeant du même coup sa belle-fille et ses petits-enfants dans la misère. Après la mort de son épouse en 1596, d'Aubigné eut un fils naturel avec Jacqueline Chayer, Nathan d'Aubigné, ancêtre de la famille suisse des Merle d'Aubigné. Après l’assassinat du duc de Guise en 1588, d’Aubigné reprit part aux combats politiques et militaires de son temps. Il est alors le représentant de la tendance dure du parti protestant (« les Fermes ») et voit d’un mauvais œil les concessions faites par le chef de son parti pour accéder au