Afordeur
Les Estivants (Gorki)
C’est l'histoire d'un groupe de gens issus de la bourgeoisie qui se retrouvent dans leurs résidences d'été.
La scène se déroule à la campagne avec plusieurs personnages qui sont frustrés par la banalité de leur vie et leurs impasses personnelles. L’atmosphère se situe dans la révolution russe de 1917 et n’est pas au renoncement mais elle est plutôt gaie. Les comédiens échangent spontanément leurs rôles, font du va-et-vient et traînent des éléments de décor depuis la salle, endossent le rôle de régisseurs.
Les coulisses du plateau étant condamnées, les comédiens sont constamment à vue et il arrive qu’ils offrent un contraste à la scène en se moquant ou en s’agitant derrière. Le décor n’est pas fixe (constitué essentiellement de toiles peintes, tables et chaises) et se veut tape à l’œil. Le plateau vide du début va se remplir au fur et à mesure pour mettre en place une sorte de scène sur la scène sans que l'on s'en rende vraiment compte, illuminée par des lumières qui en révèlent chaque fois de nouveaux aspects. Les costumes des acteurs adoptent chacun une couleur primaire (jaune, bleu, rouge…) qui aident à différencier les rôles. Dans cette foule de prénoms et d’identités, tous les personnages sont caractérisés par un penchant pour l’alcool.
Vania est en quelque sorte le personnage principal de la pièce, en proie aux désillusions de ses idéaux basés sur la fidélité du mariage et sur les écrivains. Ce sont les femmes qui surtout en imposent par leur sincérité mise en concurrence avec le rire gras des hommes. Ces estivants, bourgeois aisés, parlent beaucoup, se lamentent sur leur sort, l'ennui, leur malheur, discutent d'un peu tout, flirtent, dansent, mangent, chantent. Olga sans arrêt préoccupée par les soins à apporter à ses enfants et qui aimerait souffler un peu. Ce sont aussi des personnages pleins de contradictions, qui peuvent parfois, en plaisantant, envoyer de "méchantes" répliques. Mais ces personnages