Adress des 221
Lassé des « abus » libéraux, Charles X décide d'imposer ses propres choix sans tenir compte de la majorité parlementaire. Le 8 août 1829, il nomme le prince Jules de Polignac, ami fidèle et leader des ultras, au ministère des Affaires étrangères. Polignac apparaît rapidement être le leader du nouveau cabinet. En novembre, le prince accède finalement à la présidence du Conseil des ministres. Le nouveau chef du ministère évoque les pires souvenirs de la cour de Versailles – il est le fils de l'amie intime de Marie-Antoinette, la très impopulaire duchesse de Polignac – et de l'émigration, durant laquelle il a été le compagnon de Charles X à Coblence. À ses côtés, le comte de La Bourdonnaye, ministre de l'Intérieur, est un ultra parmi les plus enragés, qui s'est signalé en 1815 en réclamant « des supplices, des fers, des bourreaux », tandis que le ministre de la Guerre, le général de Bourmont, est un ancien chouan rallié à Napoléon Ier avant de le trahir quelques jours avant la bataille de Waterloo.
L'opposition pousse des clameurs indignées : « Coblentz, Waterloo, 1815 : voilà les trois principes, voilà les trois personnages du ministère. Tournez-le de quelque côté que vous voudrez, de tous les côtés il effraie, de tous les côtés il irrite. Pressez, tordez ce ministère, il ne dégoutte qu'humiliations, malheurs et chagrins. »[1] Bertin aîné, directeur du Journal des débats, publie un article célèbre qui se termine par la formule : « Malheureuse France ! Malheureux roi ! », où il