Acte I, scene I - Une scène d'exposition
L’École des femmes est jouée en 1662, année où Molière épouse Armande Béjart, de 20 ans plus jeune que lui. La pièce reçoit un grand succès, mais aussi de nombreuses critiques, notamment pour son « immoralité ».
Situation du texte : Il s’agit de la scène d’exposition au cours de laquelle Arnolphe annonce à son ami, Chrysalde, son projet de mariage : « Oui, je veux terminer la chose dans demain. » Chrysalde se montre très surpris, vu qu’Arnolphe s’est toujours moqué des maris trompés, et a toujours montré une grande méfiance à l’égard du mariage.
En quoi cet extrait met-il en place l’intrigue de la pièce?
LE PORTRAIT D’AGNÈS
Un premier portrait, en négatif, se dégage des refus d’Arnolphe : Agnès sera tout sauf une « précieuse », qualifiée de « femme habile », terme ici péjoratif, car il sous-entend que son instruction la rendra habile à tromper. Le blâme de la précieuse, ou « spirituelle », se développe à travers la description de son mode de vie, notamment l’allusion aux « cercles », avec « marquis » et « beaux esprits ». Ce sont des réunions mondaines, dans les « ruelles », ce qui fait que la femme est entourée d’hommes, dont tentée. C’est aussi une « femme qui compose », or tous ces écrits vont être mis au service de l’amour : « de prose ou de vers ferait de doux écrits ».
Arnolphe se fonde sur une vision péjorative de la femme, héritée de la conception religieuse. C’est elle qui sert de point de départ à sa méfiance : pour lui, elles sont toutes à l’image d’Ève, des pécheresses. Cette généralisation lui permet de juger que toutes « les femmes » possèdent le pouvoir de tromper les hommes: « tours rusés » est repris en chiasme par « subtiles trames », les deux adjectifs péjoratifs se trouvant mis en valeur. Il faut aussi comprendre « comme on est dupé par leurs dextérités » au sens péjoratif de « ruses ». Ainsi un second portrait, en positif, apparaît à travers les souhaits formulés par Arnolphe. Il