1917
1. En quoi l'année 1917 semble celle de la lassitude des belligérants et de leurs populations, qui s'est traduite par les révolutions ? 2. En quoi ces troubles internes acculent les diplomaties au refus de toute négociation pour ne pas perdre la face devant l'opinion publique ? 3. Cette impasse, doublée donc de la crainte d'une révolution, conduit immanquablement à une relance de la guerre, qui est définitivement une guerre d'usure
Résumé de l'exposé
Pour ses contemporains, l’année 1917 reste dans les mémoires comme “l’année terrible”, celle des mutins, celle des révolutions russes. C’est une année d’événements encore controversés comme on a pu le voir dans les polémiques déclenchées par l’hommage de Lionel Jospin aux mutins en 1997, ou dans celle du retour des cendres à Moscou et de l’éventuel canonisation du tsar martyr Nicolas II. Cependant, cette “année terrible” est paradoxalement celle où l’on a décompté le moins de morts de toute la Première Guerre Mondiale.
Comment et pourquoi l’année 1917 est-elle un symbole fort jusqu’à nos jours alors que cette année n’a rétrospectivement rien de particulièrement décisif ?
Nous tâcherons de répondre à cette question en trois temps : en voyant d’abord en quoi l’année 1917 semble celle de la lassitude des belligérants et de leurs populations, qui s’est traduite par les révolutions, puis en quoi ces troubles internes acculent les diplomaties au refus de toute négociation pour ne pas perdre la face devant l’opinion publique. Cette impasse, doublée donc de la crainte d’une révolution, conduit immanquablement à une relance de la guerre, qui est définitivement une guerre d’usure.
Quelques extraits (10% maximum) de L’année 1917 en Europe et dans le monde
[...] Cependant, l’impasse semble aussi militaire. Sur le front, les combats stagnent : les Allemands se sont repliés derrière la ligne Siegfried ou ligne Hindenbug, particulièrement bien aménagée et protégée.