L’économie marocaine
L’économie marocaine est un curieux amalgame. Sur le papier, elle bénéficie d’avantages non négligeables et annonce des chiffres flatteurs : au cours des dix dernières années, sa croissance affiche un taux moyen de 5% !
Premier exportateur mondial de phosphates, dont il détient 50% des réserves mondiales, le Maroc en tire une rente annuelle substantielle. Mais il tire aussi un grand bénéfice du tourisme qui, avec dix millions de visiteurs par an (dont trois millions de français), représente 8% du PIB national. Les millions de Marocains expatriés, pour leur part, expédient à leurs familles restées au pays environ 3 Md€ par an, soit près de 10% du PIB.

Mais le tableau doit être contrasté : car si le pays est riche, les revenus sont très mal répartis entre une petite minorité de nantis et une masse de gens très pauvres. Ainsi, le produit intérieur brut (PIB) global du Maroc le situe parmi les bons élèves de l’Afrique, alors que le PIB par habitant le renvoie en bas de tableau. Le chômage dépasse largement les 10% de la population active, et 20% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (un dollar par jour) ! La classe moyenne, qui commençait à émerger, a été durement secouée par la crise financière mondiale. L’inflation, enfin, officiellement aux environs de 2,2% par an, serait en réalité plus proche de 4%.

L’agriculture
Traditionnellement, l’économie marocaine est basée sur l’agriculture, qui contribue pour 15% au PIB national. Près de 45% de la population vit actuellement en milieu rural, mais le nombre d’agriculteurs diminue peu à peu : la plupart des exploitations, de très petite taille, ne sont pas rentables. Il suffit d’une mauvaise année, sans pluie, pour que les paysans quittent leurs terres et aillent grossir les bidonvilles des grandes villes. La culture des céréales, encore prépondérante, a besoin de beaucoup plus d’eau que ne peut en fournir le pays. Si on ajoute que la culture intensive de légumes sous serre