Madagascar
On admet généralement que la conscience est le propre de l’être humain au même titre que la raison. Pourtant, la conscience est une forme de présence au monde qui semble commune à certains animaux et aux être humains. On distinguera donc, en toute rigueur, la conscience spontanée, commune aux animaux supérieurs et à l’homme, et la conscience réfléchie, propres aux êtres humains. Celle-ci serait plus précisément la capacité de se mettre à distance de soi-même pour s’observer, ou encore de faire retour sur nos propres pensées ou nos propres actions non seulement pour les analyser mais aussi pour les juger. On dira d’un homme dénué de scrupule indifférent aux autres, cynique ou cruel qu’il parait dénué de conscience, autrement dit dépourvu de sens moral.
La conscience est le propre de l’homme
L’étymologie du mot, littéralement « savoir (scientia) avec (cum) » suggère l’idée d’un accompagnement. Par la conscience, le monde m’accompagne, ou plus exactement la représentation du monde m’accompagne. Mais en même temps, la conscience est ce qui me place en position de sujet, seul, parmi tous les êtres vivants, à posséder le sentiment de mon existence mais aussi la crainte de la mort. De Socrate ( « Connais-toi toi-même ») à Kant, les philosophes classiques accordent donc à la conscience une place centrale dans leur tentative de définition de l’homme. « Qu’est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense. Qu’est ce que cela ? C’est bien une chose qui doute, qui connaît,qui affirme,qui nie, qui veut, qui ne veut pas,qui imagine aussi et qui sent » (Méditations Métaphysiques 2) Le philosophe Pascal récuse pour sa part l’idée de conscience-substance (« une chose » pensante) et lui préfère la métaphore du roseau qui évoque non seulement la grandeur de l’homme mais aussi sa fragilité : « La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C’est donc être misérable que se connaître misérable ; mais c’est être