Un jour en cache un autre

La vie a-t-elle un sens, doit-on la présenter ?
Il suffit d’un rien pour que la vie soit changée
Le seul fait de se laisser aller nous condamne
Une souffrance en ce temps qui nous prend l’âme
L’âge ou la joie devrait être le maître mot
D’une vie qui ne sera maintenant que sanglot.

En cette journée d’été bien ensoleillée
Les hommes travaillaient et les femmes partaient laver
Peu de sourires sur tous ces visages abattus
Seule la tristesse sur leur figure était en vue
Ces femmes lavant, frottant, rêvaient de jours meilleurs
Où elles récolteraient les fruits de leur labeur.

Une jeune femme se tenait dans le coin du lavoir
Sa sœur à côté lavait sa robe sans savoir
Mais soudain ! Un vent froid venait les raviser
Ce vent étrillant comme des âmes nous hantant
L’impression du temps qui s’arrête, un bruit écrasé
La mort était là, dans ce vent, se pavanant.

La faim, la guerre et la mort, tout s’enchaînent sans fin
Une deuxième vie qui ne sera pareille en rien
1914, nouvelle pas banale en ce jour de terreur
Mais n’y a-t-il pas plus réjouissant qu’un enfant
Et même si la vie nous maltraite pendant tout ce temps
La naissance d’un petit n’est que bonheur salvateur
Où la tristesse ne sera que rancœur
Malgré ce monde actuel si dévastateur.

Titouan LALLEMAND, 2010, Le lavoir

Introduction : j’ai choisi dans le lavoir d’exposer le moment où la jeune fille apprend que sa sœur est enceinte mais lui cachait le jour de la déclaration de la première guerre mondiale! J’ai choisi ce moment car il m’a ému et parce que j’ai trouvé fou mais finalement humain qu’elle l’ait caché à sa sœur. C’est donc ce moment que je vous présente dans ce