A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez
A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.
Dans l'œuvre Cage d'oiseau d'Hector de Saint-Denys Garneau et dans l'œuvre d'Émile Nelligan, Les Corbeaux, il est possible d'observer des similitudes dans la vision que partagent les auteurs sur la fatalité. En effet, dans les deux poèmes, la fatalité représente la mort et il s’agit du thème principal des deux œuvres. Ce thème est mis en évidence dans Cage d’oiseau à la deuxième strophe lorsque l’on comprend que l’oiseau représente la mort : « L'oiseau dans ma cage d'os / C'est la mort qui fait son nid. » (v5 et v6) alors que dans Les Corbeaux c’est le champ lexical qui réfère à la mort :« vols funèbres (v2), tombeaux (v5), carcasses (v6), ténèbres (v7), proie (v9), démons (v9), âme (v14)… »
Aussi, ceux-ci utilisent l'image de l'oiseau pour représenter la mort. Dans le poème Cage d'oiseau, on retrouve par exemple les vers suivants : « L'oiseau dans ma cage d'os/ C'est la mort qui fait son nid. » (v5-6). Dans le poème Les Corbeaux on peut lire: « J'ai cru voir sur mon cœur un essaim de corbeaux /En pleine lande intime avec des vols funèbres. » (v1-2). Dans les deux cas, on y retrouve la métaphore de l’oiseau. Celui-ci représente la liberté qu’apporte la fatalité. On peut donc affirmer que les deux auteurs ont une vision semblable de la fatalité.
Par contre, il existe également des divergences dans la façon dont Nelligan et Saint-Denys Garneau abordent la fatalité. En effet, dans Les corbeaux, la mort est représentée comme étant extérieure à l’homme. L’auteur utilise d’ailleurs un champ lexical qui prouve que pour lui la menace vient des autres. En utilisant des mots comme « en cercle » (v5) et « tournant » (v11), il met l’accent sur la menace extérieure qui se resserre autour de la victime. On peut en déduire que pour Émile, qui a été interné par ses parents à l’âge de 19