Texte de russell
Science et religion se sont longtemps concurrencées, voire opposées dans le domaine de la vérité. Le sort réservé par l'Église à Copernic et Galilée pour avoir découvert l'héliocentrisme l'illustre bien. La religion apporte des vérités par « révélation », qui se présentent comme éternelles. On parle alors de dogmes. La science elle, procède par démonstration ou expérimentation : ses vérités s'inscrivent alors dans une histoire fluctuante. Est-ce à dire que la science se réduit à un ensemble de vérités partielles ? Devons-nous nous méfier d'elle en raison de ses insuffisances ? Ou bien trouve-t-elle son intérêt ailleurs ? Mais où ?
À ces questions Russell répond, dans cet extrait de Science et religion, que la science substitue à l'idée de certitude absolue celle une vérité technique, dont tout l'intérêt et la légitimité portent non plus sur la correspondance des idées avec la réalité, mais sur la portée de son action.
Ainsi, après avoir montré l'incomplétude essentielle des démonstrations scientifiques par rapport aux vérités éternelles de la religion, l'auteur montre que la science est en réalité en perpétuel perfectionnement théorique, mais aussi pratique en donnant lieu à d'innombrables inventions techniques. Il finit alors sur sa thèse : la connaissance n'est pas le reflet de l'univers, mais l'instrument de sa manipulation.
1. Distinction entre credo religieux et vérité scientifique
A. Le caractère éphémère de la science face aux vérités éternelles de la religion
Science et religion semblent s'opposer puisque l'une concerne le domaine de la foi et l'autre du savoir. Pourtant toutes deux prétendent détenir des vérités. Le credo religieux (autrement dit ce qu'affirme la religion) revendique la possession de vérités éternelles ; celles-ci auraient été révélées par des témoins privilégiés ou dans des textes sacrés.
En revanche, la science ne peut éviter ce constat : au cours de son histoire certaines des ses théories se sont