Depuis la fin des trente Glorieuses de nombreux changements sociaux se sont opérés. Désormais les problèmes sociaux ne sont plus concentrés dans l’usine mais plutôt dans les banlieues. Avec l’amoindrissement des conflits de classes une nouvelle opposition apparait : celle entre les inclus et les exclus. Cette terminologie, très vague ne paraît pas satisfaisante car, en effet, comment définir la frontière entre les inclus et les exclus ? Si l’on peut s’accorder sur l’exclusion du SDF elle devient très difficile à cerner dans d’autres cas puisque l’exclusion ne concerne pas uniquement les exclus mais engage des mécanismes de plus grandes ampleur dont les couches moyennes craignent d’en être victime. Pour tenter de comprendre ce mécanisme il est indispensable de se placer en dehors des trente glorieuses. C'est-à-dire qu’il faut considérer cette période comme une exception et non pas comme la règle. En ce sens, il ne faut pas seulement analyser l’exclusion comme le produit de la crise mais également comme celui de la structure des rapports sociaux.

Les mécanismes d’intégration ne fonctionnent plus

La fin du « miracle »
I
Dans le contexte des trente glorieuses marquée par une forte croissance économique, une importante mobilité structurelle, une industrialisation rapide, les exclus apparaissent pour les laissés pour compte de la croissance. Toutefois, les politiques sociales semblent en mesure de les intégrer par l’intermédiaire de L’Etat providence qui apparait dans sa forme moderne et de travailleurs sociaux.
C’est également dans ce contexte que se développe la première vague de massification scolaire. Un public de plus en plus nombreux obtient le baccalauréat. Les enfants de la classe moyenne et de la classe ouvrière se retrouvent donc à l’université sans pour autant créer un mécanisme de dévalorisation des diplômes.
La fin des années soixante marquent aussi le basculement vers une société de consommation de masse. La France connaît un double mouvement