On ne badine pas avec l'amour acte 3 scène 3
Au cours de la première moitié du XIXe siècle, le courant littéraire romantique se développe avec notamment l’exaltation du sentiment amoureux. Alfred de Musset est l’un des grands représentants de ce mouvement, et a entres autres écrit On ne badine pas avec l’amour en 1834. Cette pièce de théâtre met en scène deux jeunes gens promis l’un à l’autre depuis leur enfance, mais Camille rompt cette promesse à son retour du couvent. C’est pourquoi Perdican décide de se venger, dans cet extrait de l’acte III scène 3, en déclarant son amour à Rosette, sœur de lait de Camille, en présence de cette dernière. Nous verrons ainsi dans cet extrait en quoi Perdican parvient à transmettre à travers son unique discours deux messages distincts. Dans un premier lieu, nous analyserons le procédé de théâtre dans le théâtre, puis dans un deuxième temps le discours amoureux de Perdican.
Tout d’abord, cette scène constitue une mise en abyme car le lecteur ou spectateur assiste à une scène de théâtre dans la pièce elle-même, les trois personnages représentant les metteur en scène, acteurs et spectateurs. En effet, Perdican remplit le rôle de metteur en scène car a décidé du lieu du rendez-vous, donc du décor : « Me demande-t-il un rendez-vous pour y venir causer avec une autre ? » (ligne 8) et guide les acteurs, en l’occurrence Rosette, dans leurs déplacements : « Lève-toi, et approchons-nous de cette fontaine », ses ordres sont d’ailleurs appuyés par l’impératif employé. C’est également lui qui détermine chaque geste et accessoire nécessaire à la mise en scène : « il lui pose sa chaîne sur le cou » (ligne 13) ; « il jette sa bague dans l’eau » (ligne 18). Mais le jeune homme remplit également une fonction d’acteur car joue le rôle de l’amoureux transi auprès de Rosette et qui souhaite passer sa vie à ses côtés. Camille est quant à elle spectatrice de cette scène à laquelle elle assiste « cachée » derrière un arbre