Nouvelle: faut-il en rire ou en pleurer?
Antoine Fenouillard était tout sauf un homme engageant. Ennuyeux personnage travaillant dans les archives d’une grande entreprise, solitaire à la vie monotone. Un jour, suite à un malaise, il fut transporté à l’hôpital où il reprit connaissance, une perfusion à chaque bras. Aucun médecin ne put ou voulut lui donner d’explications quant à sa présence dans cet hôpital.
De retour chez lui, d’humeur encore plus grincheuse que de coutume, fatigué, il alla trouver refuge dans son lit. Son sommeil fut tourmenté. Le lendemain, profitant de son congé, il partit se promener. Mais au fur et à mesure qu’il croisait des gens, ceux-ci le dévisageaient de plus en plus bizarrement, avec insistance. Antoine ne comprenait pas la raison de leurs rires, ni pourquoi les enfants le regardaient ainsi. Habituellement, il pouvait déambuler sans que personne ne le remarque comme s’il était transparent, totalement insignifiant. Il s’assit sur un banc, mit ses mains dans ses poches, sentit quelque chose au fond de celles-ci et en retira une poignée de confettis. Il était abasourdit, comment était-ce arrivé là ?
Antoine décida de rentrer chez lui. Tous ces rires, ces murmures ainsi que ces regards autour de lui l’exaspéraient. Décidément il détestait vraiment l’humanité toute entière et celle-ci semblait vouloir le punir. Sur le chemin de sa maison, en passant devant une boutique de farces et attrapes, il fut prit tout à coup d’une folle envie, irrépressible, d’acheter des serpentins. Que lui arrivait-il aujourd’hui ? Encore fatigué par les cauchemars qui avaient hantés sa nuit, il regagna sa maison. Tandis qu’il grimpait l’escalier menant à sa chambre, il trébucha et roula jusqu’en bas des marches. Encore tout étourdit par sa chute, il rouvrit les yeux, attendit quelques instants pour reprendre ses esprits et sursauta en apercevant ses pieds… D’immenses chaussures de clown les remplaçaient, et il comprit alors la raison de sa chute. Prit au dépourvu,