Les paysans en France depuis le début du XIXe siècle
Introduction
Jusqu’à ce que la France s’industrialise, le poids numérique des paysans dans la société est écrasant (autour de 85% de la population). Aujourd’hui, les agriculteurs représentent moins de 3% des actifs. Quelles sont les relations complexes entre monte paysan et croissance ?
I. Un obstacle à la Révolution industrielle ?
A. Par la vente des biens nationaux puis le Code civil (1804), la Révolution française et le Ier Empire ont consacré en France une petite paysannerie très attachée à la propriété de la terre et soucieuse de préserver son indépendance. Il en résulte une faible productivité.
Le cas de la France est très éloigné du modèle de W.W. Rostow (1916-2003). De même qu’il ne confirme pas la thèse de Paul Bairoch (1930-1999) selon laquelle la capacité d’épargne accrue grâce au progrès de l’agriculture aurait été investie dans l’industrie.
La paysannerie française est dominée par l’obsession propriétaire (l’épargne sert à l’achat d’un lopin supplémentaire ; faible demande adressée au reste de l’économie). Son malthusianisme limite la croissance démographique française.
B. C’est donc très progressivement (lorsqu’ils sont contraints) que les paysans français glissent vers l’usine, ce qu’ils vivent souvent comme un déclassement social. L’exode rural est très lent (en 1914, sur 40 millions de Français, 15 vivent encore de l’agriculture), et ce jusqu’à la Deuxième Gm ; ce qui nécessite le recours à une main d’œuvre étrangère pour travailler dans l’industrie.
C. Alors que dans les années 20, la France connaît une forte croissance, l’agriculture reste en marge. La modernisation des exploitations (taille moyenne inférieur à 10 ha) est faible malgré l’action des caisses du Crédit agricole. Les périodes de crise, loin d’accélérer l’exode rural, sont parfois l’occasion d’un « retour à la terre » et d’un repli quasi-autarcique (crise des années 1930).
II. La « fin des paysans » ?
A. La modernisation