I Les enfants de Cézanne:

Pari de Cézanne : « je vous dois la vérité et je vous la dirai ». Pari fou pour Merleau-Ponty, mais pari tenu, avec fracas. Après première et seule grande expo de son oeuvre en 1895, il a trouvé comment unir art et peinture, sensation et pensée?
Cette quête a consumé sa vie et singularisé son audience. La rétrospective au Salon d’Automne en 1907 a pris une allure d’apothéose : on l’adore autant qu’on le déteste
La révérence à Cézanne va être prise au sérieux. Les deux autres grands solitaires, Van Gogh et Gauguin, ont peu d’amateurs. Renoir et Monet sont finis… Les « néo-impressionnistes » végètent. Les postérités symbolistes s’épuisent.
L’Art nouveau glisse peu à peu dans l’Art déco. L’académisme de désarme pas.
Le scandale du Salon a donc été renforcé par ses temps de déshérence.
Fauvisme marque dès lors le passage brutal d’une génération à une autre, récuse la société artistique embourgeoisée et européocentrée. L’attraction de l’animisme croit, touchant à l’enfance naïve (« douanier » Rousseau ») ou a l’aliénation.
Représentation des passions paniques, des cris de colère. Il signe la fracture, sans pouvoir reconstruire.
Luxe, calme et volupté, Matisse, est encore symboliste mais séduit par sa « touche divisionnisme ». La femme au chapeau nourri le scandale du SdA. Même dans la rupture, références aux grands (Nu allongé de Camoin, hommage à Olympia, Manet)
Mais ces fidélités n’ont pas d’effet fédérateur, et tous se séparent.
Le cubisme, « second tonnerre », est né de ces solitudes croisées et concurrentes. Complexifications des oeuvres avec Picasso: fin de perspective, verticalité triomphante.
Prétention de Braque à peindre « le rapport entre les choses. : authentique sécession, rendue nécessaire par la fracture du monde nouveau de la vitesse et de la machine. Les créateurs en rupture cultivent liberté de destruction. L’expo Braque de 1908 séduit définitivement les grands marchands (Daniel-Henry Kahnweiler)
Le monde parisien est