Le prince et les arts, france italie (xive xviiie)
Michel Figeac (dir), SEDES
Le prince et les arts est une belle question à condition d’en embrasser toute la richesse foisonnante, toutes les ouvertures possibles et d’éviter les clichés.
Art et politique sont au cœur de la problématique.
Pour Emmanuel Kant, on ne devrait appeler « art », que la production par liberté. L’œuvre d’art procède non de la nature, non de Dieu ou de l’Etat, mais de l’habileté et d’une certaine rationalité humaine. N’est ce pas cette question qui est au cœur de la problématique ?
Chapitre 1 : le prince et les arts à la fin du Moyen Age (1300-1520)
Philippe Jansen
Le portrait de Charles V fait par Christine de Pizan met en valeur les traits du nouveau modèle de souverain « sage », dont la vertu et la noblesse s’expriment autant par le goût artistique du collectionneur et la curiosité érudite pour les productions de l’esprit que par la bravoure militaire ou la capacité à administrer le royaume et ses sujets. L’art apparait comme une récréation nécessaire à l’équilibre du roi souvent confronté à des difficultés.
I. Les cours princières, un foyer de culture et d’arts
A. La multiplication des cours, un phénomène de la fin du Moyen Age
1. L’automne du Moyen Age ?
Les deux derniers siècles du MA ont été perçus comme une période de troubles. Les XIV et XV sont marqués par des crises : omniprésence de la mort (peste, guerre de Cent Ans…), omniprésence des impôts… En Italie, les combats entre condottières créent une certaine instabilité.
Paradoxalement, au cours de la même période, la floraison des productions de l’esprit et des manifestations de l’art est sans précédent : elle atteint un degré de raffinement et manifeste un esprit d’innovation inégalés. C’est une des bases de la Renaissance.
2. Le phénomène des états princiers
Les XIVe et XVe siècles sont une période de gestation de l’Etat moderne. La construction de