Le manuel d'epictète
1. Epictète
Né en Phrygie, Epictète (50-130) suit à Rome l’enseignement d’un maître stoïcien (Musonius Rufus) puis ouvre une école à Nicopolis dans la province grecque de l’Epire.
Il fut l’un des disciples de Zénon d’Elée, le fondateur de la philosophie stoïcienne.
Pendant plusieurs années, il enseigne sous la forme de discussions et de remises en question. Ses contemporains semblent avoir la plus grande estime pour la qualité de son enseignement.
Voici le déroulement des cours d'Épictète, tel qu'Émile Bréhier l'a reconstitué : « La séance commençait par une leçon technique, faite par le maître ou par un disciple : commentaire d'un texte de Chrysippe ou de Zénon ou encore exercice de logique; après quoi, souvent à l'occasion d'une question posée par un auditeur, le maître se laissait aller à une improvisation, libérée de toute forme technique, dans un style souvent brillant et imagé, plein d'anecdotes, ayant recours à l'indignation et à l'ironie. ».
2. A propos du Manuel d’Epictète
Le manuel n’est pas rédigé par Epictète lui-même, mais par un de ses disciples, Arrien, qui a voulu faire un condensé de son enseignement.
La doctrine principale du Manuel d’Epictète est la nécessité de n'attacher d'importance qu'à ce qui dépend de nous, c'est-à-dire les opinions, désirs, pensées, et autres «opérations de l’âme».
En les contrôlant, nous devenons libres.
Les conseils exprimés dans ce manuel sont liées à ce principe, et rejettent l'importance des choses qui ne dépendent pas de l'intériorité de l'Homme, comme la richesse, le pouvoir et les honneurs.
Par la suite cet ouvrage comprend des maximes invitant au mépris du corps et de l'opinion faillible et non éclairée des non-philosophes.
Les principes du stoïcisme étant facilement acceptables par le Christianisme, le Manuel fut conservé et transmis tout au long du Moyen Âge. Certains ordres monastiques utilisèrent le manuel comme base de la discipline et de la règle de vie des