L'étranger dans "l'étranger" de Malika
La « hantise[footnoteRef:14]» génère une sorte de « spectralité [footnoteRef:15]» de son passé carcéral qui n’arrête pas de la tourmenter même dans ses moments de liberté ‘ factice’, tout au long de son œuvre. A ce propos, J. Derrida dit : [13: Ibidem. P. 47.] [14: Derrida, Jacques, Spectres de Marx. L'Etat de la dette, le travail du deuil et la nouvelle Internationale, Paris, Galilée, 1993. [SM]] [15: Ibidem.]
« La logique spectrale est de facto une logique déconstructrice. Elle est l'élément de hantise dans lequel la déconstruction trouve son lieu le plus hospitalier, au cœur du présent vivant, dans la pulsation la plus vive du philosophique. Comme le travail du deuil, d'une certaine manière, qui produit de la spectralité, et comme tout travail produit de la spectralité [footnoteRef:16] » Comment by TOSHIBA: La mise en page de la …afficher plus de contenu…
Perdre ces repères revient à errer dans un labyrinthe où l’être peine à s’identifier et se positionner pour retrouver sa raison de vivre et d’exister. L’incarcération efface donc ces repères et, par conséquent, prive le détenu, même en état de liberté, de retrouver son reflet sur le miroir de la réalité parmi ses semblables.Conclusion Tout bien considéré, Malika Oufkir s’affiche avec honnêteté devant son lectorat. En effet, elle partage avec lui ses secrets les plus intimes : non pas par manque de pudeur mais à travers l’image qu’elle cherche à nous donner d’elle-même. Cependant, elle laisse au lecteur le soin de juger par lui-même la conteuse, l’auteur ou l’écrivain, la victime ou la détenue pour la situer par ses soins dans le cadre qui lui conviendrait le mieux : prisonnière ou affranchie. Tiraillée entre deux mondes,