Jean basptiste meyer
La mobilité des compétences est un phénomène aux origines lointaines qui s’est surtout accéléré après la seconde guerre mondiale. Mais contrairement à ce qu’on peut penser, le phénomène de la mondialisation actuellement en cours n’entraîne pas une augmentation du nombre de migrants. S’il est vrai qu’il y a circulation des compétences au niveau mondial, elle est relativement faible par rapport à ce qu’elle aurait dû être grâce à la mondialisation. Pendant longtemps on a cru que c’est uniquement les compétences issues des pays du sud qui immigraient à la recherche de meilleures conditions de vie et de travail, mais on s’est rendu compte que c’est un phénomène plus général qui touche aujourd’hui tous les pays du monde. En règle générale, les gens décident de s’installer dans le pays d’accueil après leur étude ou vont dans un pays où les facilités d’intégration et les conditions salariales sont plus attrayantes. Cette immigration se féminise et est surtout concentrée dans les pays de l’OCDE. L’Amérique du Nord et l’Europe concentrent à eux seuls la majorité de ces immigrants hautement qualifiés. Ces dernières années, ce phénomène qu’on a longtemps assimilé à du Brain Drain se révèle aussi bénéfique pour les pays d’origine. A travers le Brain Gain, les migrants font en effet bénéficier leur pays des compétences acquises à l’étranger en rentrant ou en se constituant en réseaux pour participer depuis leur lieu de résidence au développement de leur pays. Cette approche est de plus en plus privilégiée face aux investissements massifs que requiert la mise en valeur des connaissances des migrants rentrés. Ainsi, des diasporas chinoises, indiennes, colombiennes…participent activement depuis leur pays d’accueil à l’émergence de leur pays d’origine en mettant à contribution leurs réseaux sociaux, leurs connaissances. En définitive, la mobilité des compétences est à la fois bénéfique pour le pays d’accueil que pour le pays d’origine. Mais pour que cette