interview
Le journaliste : Bonjour Mr Bouchareb, et merci d’avoir accepté de répondre à quelques unes de nos questions.
Rachid Bouchareb : Bonjour à tous les visiteurs du site et à toute votre équipe.
J : Comment le sujet d' « Indigènes » s'est-il imposé à vous ?
R.B : C'était plus ou moins évident, de part mon histoire et mon environnement familial. Français d'origine maghrébine, j'avais envie depuis longtemps de raconter cette page jamais évoquée de l'histoire de France. L'histoire de ces soldats était forte, très visuelle. De quoi faire du vrai cinéma.
J : Jamel Debbouze, Samy Nacéri, Sami Bouajila, Roschdy Zem... Comment réunit-on un tel casting ?
R.B : Très simplement. A partir du moment où tout le monde témoigne du même enthousiasme pour un film, les choses avancent sans difficulté. Quitte à vous surprendre, ce casting a été monté sans le moindre scénario ! Roschdy Zem jouait dans mon précédent film (Little Senegal) et m'avait déjà donné son accord pour celui-ci. Les autres acteurs ont suivi naturellement.
J : L'étiquette du "film de la réconciliation" n'est-elle pas trop lourde à porter ?
R.B : Réconciliation ? (mime) Ce n'est peut-être pas le mot juste... Il n'y a jamais eu de complot de la France contre ces soldats nord-africains. Ce film n'est pas une agression nourrie de ressentiments ou d'injustices. Parce que les hommes qui n'ont jamais pu raconter cette histoire ne le vivent pas dans cet esprit-là. Ils gardent en eux le souvenir fantastique d'avoir découvert la