Il pleuvait des oiseaux
Alors que la société post-moderne aspire à la vie rurale où le moindre besoin est comblé par des technologies variées et abondantes, Jocelyne Saucier présente un chef-d’œuvre littéraire où des personnages construisent leurs nouvelles vies en toute liberté. Le lecteur y est amené à découvrir les feux de forêt survenus au début du XXe siècle au nord de l’Ontario, également connus sous le nom des «Grands Feux». Dans Il pleuvait des Oiseaux, une photographe s’est passionnée par l’histoire de ces feux et, voulant comprendre le passé, elle recherche avidement Boychuck, le célèbre garçon survivant des flammes dévastatrices. Ce dernier n’avait jamais été très bavard, et il avait fini sa vie dans une cabane en forêt, vivant hors des conventions de la société. Lorsqu’elle découvre que Boychuck est décédé de vieillesse, elle tente d’extirper son histoire à deux de ses amis qui ont vécu en sa compagnie avant sa mort. Elle constate qu’ils n’en savent pas plus qu’elle. Là commence la découverte d’une nouvelle façon de vivre où la liberté est le seul moteur de la vie. Cela rappelle l’état de nature de l’Homme, quand il n’était dépendant que de lui-même. Également, le thème de la mort est abordé d’une manière vive et très ouverte qui laisse le lecteur l’interpréter à sa guise. Puis, comme pour donner espoir, Jocelyne Saucier fait redécouvrir à ses personnages l’amour, sentiment auquel ils ne croyaient plus. C’est alors comme une renaissance, une deuxième vie qui s’ouvre devant eux. La tendresse et l’attention émouvront les cœurs les plus durcis, de même que l’ébauche d’espoir et la pointe de gaieté. Bref, l’auteur transporte le lecteur ailleurs par la beauté hélas perdue de la nature et l’amène à vivre auprès des personnages des bonheurs purs, vrais. Très riche en émotions, Il pleuvait des oiseaux revigore les sens et fait découvrir une parcelle de soi-même enfouie sous les débris d’une société capitaliste qui bride le pouvoir des hommes contre un