FANNY
04/12/2006
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La rencontre
Gustave COURBET
Ornans 1819 – La Tour-de-Peilz 1877
1854. Huile sur toile, 1,32 x 1,50 m. S.D.b.g. : 54. G. Courbet. Inv. 868.1.23. Montpellier, musée Fabre, don Bruyas 1868.
Henri BIMAR
Souvenir de Gustave Courbet
Vers 1870
Huile sur toile, 0,54 x 0,44 m.
S.b.d. : HB
Inv. 47.3.1.
Montpellier, musée Fabre, don Cazalis,
1947.
Bibliographie
Courbet à Montpellier
Catalogue d’exposition, musée Fabre, 1985, exposition du Grand Palais en 1977.
Cent chefs-d’œuvre de la peinture
Musée Fabre, 1988.
Courbet
Bruno FOUCART, Flammarion, 1995.
Fig. 3
CHAM
Leçon de politesse…
1855.
in Le Charivari, bulletin artistique,
Montpellier, musée Fabre.
Tableau emblématique de la collection Bruyas, La rencontre immortalise l’arrivée de Courbet à
Montpellier, où il se rend en mai 1854 sur l’invitation de son ami. En fait, cette scène fictive évoque symboliquement l’accord tacite passé entre les deux hommes : Bruyas trouve sa place dans la société en tant que collectionneur et mécène ; Courbet a besoin d’un appui moral et financier pour préserver sa liberté d’artiste. Tous deux sont convaincus de l’importance du Réalisme pour l’avenir de la peinture : « Ce n’est pas nous qui nous sommes rencontrés, ce sont nos solutions » écrit Courbet à
Bruyas, le 3 mai 1854.
L’attitude hautaine du peintre saluant d’un air condescendant son mécène, les postures respectueuses et déférentes de Bruyas et de son domestique ont valu au tableau un succès de scandale.
Si l’on ajoute à la cocasserie de la scène une originalité de composition et une grande qualité d’exécution, La rencontre ne peut que retenir l’attention.
S’inspirant d’une gravure populaire Les bourgeois de la ville parlant au juif errant (fig. 1), Courbet en transpose ici la composition et les procédés graphiques : hiératisme des figures, larges aplats de couleur, simplification du décor. Le bleu intense du ciel accentue la découpe