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Dépend-il de nous d'être heureux ?
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Dépend-il de nous d'être heureux ?
Corrigé
Introduction
« Que le monde est mauvais, c'est là une plainte aussi ancienne que l'histoire, et même que la poésie plus vieille encore » : tel est le constat désolé par lequel Kant ouvrait La Religion dans les simples limites de la raison. Le monde est mauvais : celui qui a des principes est le dindon de toutes les farces, celui qui ne s'embarrasse pas de scrupules est promis à toutes les réussites. Davantage même : quand il n'est pas persécuté par les méchants que sa seule présence insupporte, le juste voit le sort s'acharner sur lui, alors que le coupable semble jouir en toute quiétude du fruit de ses crimes, impuni, heureux, récompensé même. À la fin de Madame Bovary, Monsieur Homais, qui allie avec un talent rare la stupidité crasse et la mesquinerie sans frein, reçoit la « croix d'honneur » tandis que, dans la Bible, Job est la proie de tous les malheurs alors qu'il a toujours été honnête, prudent et bon. Tout se passe donc comme si le bonheur ne dépendait que des caprices de la fortune, qu'il n'était la récompense ni de la vertu, ni même de la sagesse, tout au contraire : non seulement les coups du sort frappent indistinctement les bons et les