Dissertation sur la liberté
La science enrichit cette philosophie du déterminisme universel. Une lecture biologique, sociologique, psychologique du comportement humain paraît en expulser toute contingence. La biologie ne rend-elle pas compte de tous nos gestes par le jeu des échanges chimiques, l’action des hormones ou de nos gènes. La psychanalyse n’éclaire-t-elle pas nos comportements les plus mystérieux à partir des complexes que les circonstances de notre enfance ont, à notre insu, noués dans notre psychisme ? Et la sociologie retrouvera à la source de nos actes les déterminations de notre éducation, de notre classe sociale, etc. Cependant, des philosophies comme le stoïcisme, le spinozisme, nous permettent de convertir cette nécessité inéluctable. Pour être libre, il …afficher plus de contenu…
Il ne peut recevoir de clarification que si nous l’opposons à une forme de déterminisme qui se situerait au niveau de l’esprit lui-même. Or le postulat du déterminisme, s’il a un sens dans le domaine de la physique, est aussi contesté par la physique. En ce qui concerne l’esprit, la question est plus difficile. Il s’agit de savoir si je peux être totalement inconscient au point d’être poussé à agir dans un sens tout en croyant être libre. Si ce n’est qu’une croyance, il est clair qu’alors ma liberté n’est que l’ignorance des causes qui me font agir. Si en revanche nous pouvions entrer dans la compréhension des causes, nous aurions au moins la compréhension de ce qui nous limite, ce qui nous conditionne, ce qui est déjà la liberté. Cette libération intérieure n’est pas sans conséquence sur la liberté extérieure et même sur la liberté politique. La liberté intérieure s’exprime intelligemment