J’étais avec mon grand-père, nous revenions dans le nord, le ciel était noir sous un étanche drap de brume. La nuit était tombée et j’avais hâte d’être dans mon lit douillet plutôt qu’être prit dans le siège arrière a regardé ce macabre paysage. Florian, mon grand-père, comme si je n’étais déjà pas assez pétrifié par la situation, lança : « Si on est vraiment malchanceux, on pourrait apercevoir le fantôme d’Hector nous dépasser à pleine vitesse dans sa Corvette. ». Je répliquai, sans trop d’assurance : « Les fantômes, cela n’existent pas… ». C’était, évidemment, la réponse que mon vieux Florian attendait. Il me répondit avec hâte : « Laisse moi te conter une histoire mon jeune! ».
J’avais 17 ans à ce moment, cela fait longtemps. J’étais à une fête, c’était une belle soirée, l’alcool coulait à flot et les filles dansaient en masse. Peu après minuit, on entendit un rugissement de moteur, un invité inattendu arriva. C’était Hector, le petit gars timide et renfermé de l’école. Dieu ne lui avait pas donné la vie facile, ce n’était vraiment pas le plus beau, ni le plus intelligent. Ce soir là, personne ne l’avait invité. Ce dernier arriva, tout de même, et fut une entrée remarquée. Personne ne comprenait comment il se l’était procuré, sa famille n’était pas la plus riche, néanmoins, il conduisait une flamboyante Corvette de l’année. C’était tout un bolide, autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il en sortit avec un chic habit et une assurance étonnante. Durant la soirée, il fut apprécié de tout le monde, surtout des filles, il dansait étonnement très bien. On se posait des questions, mais sans lui demander, on profitait de la soirée. Il était tard, le monde commençait à partir, mes amis, qui embarquaient avec moi, me convainquirent de proposer une petite course à Hector et son époustouflante voiture. Il accepta, c’était surtout pour voir les prouesses de sa Corvette, car ma voiture n’était pas de taille et mon taux d’alcoolémie trop élevé pour s’énerver. Il me laissa