Analyse filmique nosferatu murnau
Analyse de séquence : Nosferatu
Nosferatu est un film muet allemand réalisé en 1922 par Friedrich W. Murnau. Cette œuvre est la première adaptation du roman Dracula de Bram Stoker, bien qu’elle fut censurée. Ce film s’inscrit comme un des premiers films d’horreur, d’épouvante et comme un pionnier de ces genres et il est considéré comme un des plus grands chefs d’œuvre du cinéma expressionniste allemand. Ici, nous allons étudier une séquence du film qui s’étend de la 31ème minute et 48 secondes jusqu’à la 37ème et 34 secondes. A travers cette séquence, Murnau met en scène la peur et l’épouvante. On pourrait se demander alors par quels biais nous transmet-il et réalise-t-il cette peur, cette terreur ? Déjà, par un jeu d’acteurs et un cadrage clairement expressionniste, puis par un jeu de lumières, de couleurs et d’ombres et enfin par le montage.
En effet, Murnau, dans son rôle de metteur en scène, délivre son courant majeur, l’expressionisme. Tout d’abord, on peut observer que le comte d’Orlock, joué par Max Schreck, a une posture bien spécifique, il reste droit et fixé ce qui dégage de lui un sentiment d’anormalité, ces gestes sont assez lents, non naturels, et saccadés par moment, tout cela contribue à créer un effet de bizarrerie, cela coïncide avec le personnage du vampire, de Nosferatu, d’un être non humain. En revanche le jeu de Hutter, joué par Gustav Von Wangenheim, est quant à lui complètement surhumain, en effet ses gestes sont exagérés, ses sentiments sont exacerbés, ils ne sont plus psychologiques mais bien physiques, il incarne la peur. Enfin le jeu de Ellen, joué par Greta Schröder, incarne lui aussi la terreur, elle fait écho au personnage du comte, elle est transcendée par celui-ci, les yeux écarquillés et une posture droite. Aussi, les cadres et différents plans des acteurs peuvent être interprétés comme un sentiment de peur, par exemple on a un plan poitrine de Hutter lorsque qu’il vient de voir le comte, plan qui montre la